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Œuvres publiées du vivant de Schopenhauer

A trente ans, Schopenhauer publie son maître d’œuvre, Le monde comme volonté et comme présentation, où il développe son unique pensée. Cette oeuvre est en quelque sorte l’unique ouvrage du philosophe puisque tout ce qu’il publiera par la suite ne sera, pour l’essentiel, que des suppléments ou des commentaires de cette œuvre centrale.

En 1813 il rédige sa thèse de doctorat sous le titre De la quadruple racine du principe de raison suffisante (Über die vierfache Wurzel des Satzes vom zureichenden Grunde), et obtient l’année suivante le grade de docteur en philosophie à l’âge de 25 ans. A la suite de ses échanges avec Goethe qui fréquente le salon de sa mère à Weimer, il publie en 1816 son traité De la vision et des couleurs (Über das Sehn und die Farben). Entre 1814 et 1818, Schopenhauer rédige à Dresde Le monde comme volonté et comme représentation (Die Welt als Wille und Vorstellung) qui paraît en 1818. Dans une lettre adressée à son éditeur au sujet de l’ouvrage, il dira : c’est le « fruit de mon existence ». Du vivant de Schopenhauer, l’ouvrage sera réédité à deux reprises (en 1844 et en 1859) avec d’importants suppléments.

Le monde comme volonté et comme représentation a été traduit en français pour la première fois par J. A. Cantacuzène, puis par Auguste Burdeau (1888-1889). Cette dernière traduction a été revue par Richard Roos en 1966 (PUF). Une nouvelle traduction en deux volumes a été réalisée par Christian Sommer, Vincent Stanek et Marianne Dautrey en 2009 (Ed. Folio-Gallimard). Cette traduction moderne contient un appareil critique qui impose le respect. Les traducteurs ont manifestement réalisé un travail considérable. Mais malheureusement l'éditeur a opté pour un médiocre format poche. La traduction de Christian Sommer, malgré ses nombreux mérites, ne saurait remplacer la richesse de l’ancienne traduction dont Nietzsche lui-même fit l’éloge. Les puristes continueront sûrement à lire Schopenhauer dans la langue de Burdeau.

En 1836, Schopenhauer publie De la volonté dans la nature (Über den Willen in der Natur) qu’il présente comme un exposé des confirmations scientifiques de sa théorie. Trois ans plus tard, la Société Royale de Norvège met au concours cette question : « Le libre arbitre peut-il être démontré par le témoignage de la conscience de soi ? » Schopenhauer se porte candidat et rédige un Essai sur le libre arbitre (Über die Freiheit des menschlichen Willens). Il décroche le prix.

En 1840 il rédige Le fondement de la moral (Über die Grundlage der Moral) afin de se présenter à un autre concours de la Société Royale du Danemark. Mais contrairement au premier mémoire sur la liberté, celui-là n’est pas couronné. L'année suivante, il publiera les deux mémoires sous le titre Les deux problèmes fondamentaux de l’éthique.

A la fin de sa vie, Schopenhauer rédige les Parerga et Paralipomena, ensemble composite d’essais qui reprennent et développent sa doctrine. Publié en 1851, l’ouvrage attirera l’attention du public et surtout d’un journaliste anglais qui écrit en 1853 un article intitulé : « Iconoclasm in German Philosophy ». Cet article marquera le début de la renommée du philosophe.  Il meurt onze ans plus tard dans un coin de son canapé.

Le très célèbre Aphorisme sur la sagesse dans la vie est un extrait des Parerga. L’ouvrage a été traduit en français par l'excellent Auguste Dietrich en plusieurs volumes  : Ecrivains et style, Sur la religion, Philosophie et philosophes, Métaphysique et esthétique ; Ethique, Droite et Politique ; Philosophie et sciences de la nature ; Fragments sur l’histoire de la philosophie ; Essai sur les apparitions et opuscules divers. Les Aphorismes sur la sagesse dans la vie ont été traduits par J.A. Cantacuzène, puis revus par R. Roos en 1964. En 2005 les éditions Coda publient une nouvelle traduction intégrale des Parerga et Paralipomena. Mais cette traduction renferme de nombreuses imperfections : pas de préface ni d'introduction, la présentation et la typographie sont médiocres, l'orthographe laisse à désirer etc...  La traduction de Dietrich en huit volumes reste à ce jour la plus élégante et la plus précise.